L’effervescence que continue à susciter la rumeur sur l’état de santé ou la mort d’Edith Bongo nous a interpellé au point d”en faire un article. Notre attention porte uniquement sur son aspect communicationnel. Sur la façon dont les deux clans managent cette actualité ? Les pouvoirs gabonais et congolais refusent de communiquer. C’est forcément leur stratégie. Mais est-ce qu’elle est efficace ? Une chose est sûre la méthode en étonne plus d’un.
En effet, deux ans durant les cabinets Bongo et Sassou ont fait un choix de non communication, ils ont opté pour le mutisme. Cela à été “silence radio” sur la maladie d’Edith Bongo. Aucune communication à ce sujet. Et cela continue aujourd’hui en dépit de certaines évidences constatées. L’avoir rendu trop privée, a rendu cette affaire trop publique. Cela ne déroge pas à la règle de l’opacité et de la concentricité qui caractérisent ces pouvoirs.
Mais au delà, est ce que les deux parties ont maille à partir sur la primauté de l’événement ? Ceci explique peut être cela. Du latin communicare, Communiquer signifie « être en relation avec ». Communiquer c’est donc “Aller au-delà”, mettre en commun. C’est partager.
Il serait donc judicieux de ce point de vue que les deux parties aient une communication commune et puissent informer le large public au sein duquel se trouvent des “pro” et des “anti”. Intéressons-nous plutôt à la partie congolaise.
Dans une relation, l’information peut ne pas être forcément partagée, elle peut être imposée. Le passage de l’information compte alors plus que les individus. Et c’est précisément ce à quoi nous assistons aujourd’hui. Peu importe donc ce qui se passera, les informations seront livrées à la population au moment où le raïs le souhaitera. Aussi pourrait-on légitimement se demander s’il a véritablement la maîtrise de sa stratégie et des évènements. Sa Directrice de Communication et des Relations Publiques, Claudia Lemboumba Sassou aurait-elle seulement une stratégie de “communication de crise” ? Est-elle assez bien entourée et à l’écoute de ses alter ego ? Cela ne serait pas une surprise si la réponse à la dernière question est non. Car c’est assez symptomatique de toute notre classe politique qui n’a pas toujours vu le coaching entrer dans leurs mœurs. Du gâchis pour les nombreuses compétences en marketing et communication que le Congo possède.
Nos hommes politiques ne savent pas communiquer et ne s’efforcent pas de façonner leurs images. Ils ne peuvent pas se départir de leur égocentrisme. Ils savent tout et confondent généralement tout. Objectifs et enjeux n’ont pas de différence chez eux. Ils ont plusieurs stratégies illustrant même qu’ils ignorent qu “une stratégie de communication n’est pas la stratégie, mais une stratégie sans communication ne peut être une stratégie”. Ils décident de tout et pour la plupart ils sont chefs de parti, principaux financiers et grands stratèges, n’écoutant souvent personne. Nous n’avons malheureusement pas la possibilité de les voir se confronter entre eux et juger de la pertinence et la quintessence de leurs idées et leurs programmes. Encore heureux qu’ils ne soient pas électeurs eux-mêmes. Si seulement le peuple pouvait en avoir conscience ! C’est une autre affaire.
Pour clore ce dossier enfin, nous allons dire que la notion de “relation à l’autre” suggère toujours une notion d’intérêt et c’est souvent la raison de nos échanges. Le clan Sassou lui, sauf avis contraire, ne semble trouver et manifeste aucun intérêt auprès du peuple. Il méprise complètement les gens, même ceux qui les soutiennent au point de ne pas soulager leur inquiétude au sujet du sort de Maman Edith.
Le signal qui est donné en réalité par le clan Sassou à tout le monde est : Circulez il n’y a rien à voir !
Comme quoi, l’émotion et la douleur font perdre même les plus grands.