Plusieurs organisations non gouvernementales ont appelé jeudi la communauté internationale, en particulier la France, à la "vigilance" avant l'élection présidentielle de dimanche au Congo-Brazzaville, estimant que les conditions d'une élection libre et transparente n'étaient pas réunies et que l'issue du scrutin ne faisait aucun doute.
"Le risque est grand qu'au lendemain du 12 juillet, le Congo sombre à nouveau dans des troubles graves", avertissent dans un communiqué le Secours catholique, la Fédération des Congolais de la diaspora, l'organisation Peuples solidaires et l'association Survie.
"Il est illusoire de s'attendre à autre chose qu'un simulacre d'élection avec des résultats déjà connus à l'avance étant données les conditions de préparation" du scrutin, affirment les ONG.
"Nous lançons un appel à la communauté internationale pour qu'elle reste vigilante et relève, publiquement et de façon impartiale, toutes les failles" de la "réélection annoncée" de Denis Sassou Nguesso, expliquent-elles.
Cet appel "s'adresse particulièrement à la France, qui entretient des liens toujours ambigus" avec le Congo-Brazzaville, "cas d'école de la Françafrique", estiment les organisations. Et de suggérer: "La France pourrait s'inspirer des positions qu'elle avait prises au moment des élections au Zimbabwe en 2008: elle avait condamné par avance des élections faussées."
Les ONG affirment qu'une manipulation des résultats avait permis à Denis Sassou Nguesso de se faire élire en 2002, avec 89% des voix. Elles précisent qu'il n'était arrivé qu'en troisième position avec 17% des voix en 1992, "lors du seul scrutin déclaré libre et transparent par l'ensemble de la communauté internationale".
De son côté, Reporters sans frontières (RSF) note dans un communiqué séparé que les circonstances de la mort du journaliste franco-congolais Bruno Jacquet Ossébi dans la nuit du 1er au 2 février à l'hôpital militaire de Brazzaville, restent mystérieuses.
"Face à l'immobilisme des autorités en charge de l'enquête", RSF et son organisation partenaire au Congo-Brazzaville, Journaliste en danger, demandent notamment au gouvernement congolais de solliciter "la coopération policière et judiciaire de la France dans cette affaire et invitent le gouvernement français à ouvrir une instruction en France".
Collaborateur du journal en ligne d'opposition "Mwinda", M. Ossébi, un militant anti-corruption impliqué dans une plainte visant le président Sassou Nguesso, avait peu de temps avant publié un article "dénonçant un accord de préfinancement, interdit par la loi, entre une banque française et la Société nationale de pétrole du Congo", souligne RSF.
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