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6 mars 2009 5 06 /03 /mars /2009 13:33

«Je suis de l’opposition républicaine, loin des extrêmes»

Un mois après la première convention de son parti, le P.r.l (Parti républicain et libéral), du 29 janvier au 1er février 2009, à Brazzaville, Nicéphore Fylla Saint-Eudes a accepté de répondre à quelques unes de nos questions sur la vie politique nationale, particulièrement après la tenue des états généraux de l’opposition, et sa candidature à l’élection présidentielle. Le président du P.r.l, qui n’a pas pris part à ces états généraux, se définit comme étant de «l’opposition républicaine». Interview.

Nicéphore Fylla Saint-Eudes.

* Monsieur le président, quelles sont les principales conclusions de la première convention nationale du P.r.l?
 **Lors de cette convention dont vous parlez, le P.r.l a exercé son droit d’inventaire sur la gestion du pays depuis 1997. Il refuse d’assumer un héritage dont le passif est trop lourd. C’est pour cela qu’il a conclu à la caducité de ses alliances antérieures et adopté les principaux axes de son projet de société dont:
- la reforme en profondeur de l’Etat;
- la satisfaction de la demande sociale, qui doit être une priorité de l’action politique, par l’amélioration de l’éducation, la santé, l’emploi, le pouvoir d’achat, la sécurité et la protection sociale;
- l’élaboration et la mise en place d’un pacte de solidarité nationale.
Enfin, last but not least, le P.r.l a recommandé la candidature de son président à la prochaine élection présidentielle.

* Trois semaines après votre convention, les états généraux de l’opposition se sont tenus à Brazzaville, du 20 au 22 février 2009. Le P.r.l était absent. Doit-on conclure que vous n’êtes pas de l’opposition?
** Au P.r.l, nous nous félicitons de la tenue de ces états généraux qui ont créé et mis en place un Front des partis politiques de l’opposition congolaise (F.u.p.c). Le P.r.l y était absent, mais partage les quatorze exigences formulées dans le cahier des charges adopté par le F.u.p.c.
Le P.r.l est un parti de l’opposition républicaine, c’est-à-dire, nous faisons une opposition sur la base d’un programme alternatif. Entre des socio-démocrates au pouvoir et d’autres dans l’opposition, il y a, à notre avis, une place pour une autre ligne politique. Nous incarnons, justement, cette autre ligne politique en tant que parti social-libéral, sur la base d’un programme alternatif à ceux qui ont été appliqués depuis 1992.

En effet «n’incarnant plus la volonté consciente et réfléchie du pays. L’Etat a progressivement perdu le fondement de son autorité ; il n’exprime plus la volonté générale ni l’intérêt général. Il n’est plus qu’un enjeu dont les factions essaient de s’emparer pour en tirer quelques avantages». Au surplus, et en citant Mendès France, nous mettons l’éthique au cœur de notre action politique. Vous comprendrez, aisément, pourquoi le P.r.l ne fait pas partie de groupement de l’actuelle opposition. Au demeurant, être de l’opposition n’implique pas, nécessairement, de faire partie d’une plateforme politique. Nous refusons de personnaliser le débat. La cristallisation du débat politique sur un individu a, en général,  des effets contreproductifs, même si on peut affirmer que Denis Sassou Nguesso incarne le système fait de clientélisme, de népotisme, de concussion et d’affairisme. Et, il n’est pas le seul. Certains acteurs de ce système se muent, au-jourd’hui, en opposants pour mieux s’emparer de l’Etat et à quelle fin? C’est cette question qui est au centre de  notre action politique.

La prise du pouvoir n’a de sens, en effet, que si, politiquement, elle vise à changer le système et non simplement les hommes, par la voie démocratique. Voilà, en quoi notre action est singulière, dans un univers marqué par la violence verbale, voire la violence tout court, et une certaine forme d’inquisition. Notre opposition est républicaine, loin des extrêmes.  

* Dans son mot de clôture, le présidium des états généraux de l’opposition a déclaré: «Le président de la République doit savoir que sans concertation avec l’opposition, aujourd’hui rassemblée et réunie (…) au sujet de l’organisation, dans la transparence, de l’élection présidentielle, eh bien, il prend, seul, la lourde responsabilité, devant vous et devant le monde entier,  de tout dérapage dommageable à la cohésion nationale». Que vous suggère cette déclaration?
**Pris au pied de la lettre, cette déclaration a des allures de casus belli. Je voudrais juste dire que lorsqu’on aime ou l’on dit aimer un peuple, on ne l’amène pas à l’abattoir. Le président Sassou Nguesso nous a déjà montré qu’il n’avait pas d’égal dans la gestion de la violence. De plus, la violence peut constituer un frein au processus démocratique. Dans la presse, récemment, au sujet des états généraux de l’opposition, quelqu’un dénonçait «un vaste complot ourdi contre la République et la démocratie». Il ne pensait pas si bien dire, quand on connaît l’histoire récente de notre pays. Mais, à qui profiterait la violence? Au président Sassou Nguesso, à l’évidence, et sans nous tromper;  le 5 juin 1997 et le 18 décembre 1998 en sont l’illustration ultime.

C’est pourquoi nous faisons nôtre, l’exhortation du général Ngouelondélé lorsqu’il s’adresse aux jeunes du P.a.d, son parti: «N’acceptez plus les armes qui vous sont proposées par les hommes politiques, pour tuer vos concitoyens… Lorsqu’un homme politique vous donne une arme pour défendre sa cause, il ne vous aide pas…». Nous sommes persuadés, au P.r.l, qu’il existe des moyens politiques pacifiques, mais contraignantes et efficaces, pour amener Denis Sassou Nguesso à la concertation.

* Finalement, êtes-vous candidat
?
** Dans ses conclusions, la première convention nationale du Parti républicain et libéral avait exigé ma candidature à l’élection de juillet prochain. J’avais posé des préalables à cette exigence du parti, à savoir:
- faire le tour des fédérations, pour apprécier le niveau d’adhésion des populations au programme du parti;
- apprécier la capacité du parti à lever des fonds;
- juger notre capacité à fédérer les forces politiques novatrices qui aspirent au vrai changement.
Conformément à mon allocution de clôture de la convention du parti, je ferais ma déclaration de candidature éventuelle depuis Etoumbi…

*Justement, au sujet d’Etoumbi et plus généralement de la Cuvette-Ouest, un Forum  pour le développement socio-économique vient de se tenir à Ewo. Que pensez-vous de cette initiative?
**Nous nous félicitons, au P.r.l, de la tenue de cet événement et du regain, soudain, d’intérêt pour la Cuvette-Ouest, ce  qui nous conforte dans nos convictions sur l’état d’abandon de ce département par l’Etat. Est-il sérieux et responsable, qu’après cinquante ans d’indépendance, que l’on soit encore amené à faire des recommandations du genre: désenclavement de la Cuvette-Ouest; relance de l’économie locale; production de l’électricité en milieu rural; réhabilitation et équipement des structures sanitaires…? Nous pouvons ajouter, dans cette litanie, l’eau potable.

Nous devons arrêter avec ces incantations électoralistes. La Cuvette-Ouest et l’ensemble du Congo, où il existe d’autres Etoumbi en marge de la République et du développement, ont, globalement, besoin d’un vrai changement. Néanmoins, le forum d’Etoumbi, et c’est là son unique intérêt, a servi de révélateur et conduira, il faut l’espérer, à un forum économique et social, espace citoyen de réflexion pour l’élaboration et la mise en place d’un pacte de solidarité nationale que nous appelons de tous nos vœux. Pour y contribuer, c’est d’abord un pacte de confiance et de changement que le P.r.l, par ma voix, ira proposer à l’ensemble de la nation, depuis Etoumbi. Il y a, encore, tant de choses à faire dans ce pays…

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L'explosion d'un dépôt de munitions le 4 mars à Brazzaville a fait plus de 2.300 blessés et près de 14.000 sans-abri, le nombre de tués restant inchangé à près de 200 victimes, dont les obsèques se dérouleront dimanche, selon un nouveau bilan jeudi du gouvernement congolais.

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Lors d'une séance de questions d'actualité au Parlement, le ministre du Plan et président de la Commission d'évaluation du sinistre, Pierre Moussa, a donné le chiffre de 13.854 sans-abri.

Les hôpitaux ont reçu 2.315 blessés, dont 297 sont encore soignés, a-t-il précisé. Le nombre de personnes tuées dans l'accident est toujours évalué à près de 200, a indiqué de son côté le porte-parole du gouvernement Bienvenu Okiemy.

Un précédant bilan faisait état de plus de 1.300 blessés et 5.000 sans abri.

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Il s'agit du plus meurtrier accident de ce type, dans des dépôts d'armes et de munitions, depuis 10 ans dans le monde.

Le bilan pourrait s'alourdir encore, d'autres corps se trouvant vraisemblablement à proximité immédiate du dépôt, où la Croix-Rouge n'a pu se rendre jusque-là.

Les obsèques des victimes se dérouleront dimanche à Brazzaville, après une cérémonie d'hommage en présence du président congolais Denis Sassou Nguesso, a annoncé M. Okiemy. Le deuil national décrété depuis mardi prendra fin dimanche.

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Le ministre du Plan a détaillé jeudi l'étendue des destructions autour du dépôt de munitions.

"L'épicentre du sinistre est composé de trois périmètres: le premier périmètre qui comprend le camp des blindés (où se trouvait le dépôt) a été détruit à 98%. Seuls les bâtiments en construction par une entreprise chinoise ont résisté", a-t-il indiqué.

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"Le deuxième périmètre a été détruit à 90% et dans le troisième les dégradations sont aussi significatives"", a-t-il ajouté sans préciser l'étendue des périmètres.

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Lors de la séance au Parlement le député d'opposition Patrice Kadia, a mis en cause le pouvoir en place : "la conservation du pouvoir coûte très chère au Congo, a-t-il dit on n'a pas vu la richesse dans les médicaments pour soigner les blessés, mais seulement dans les armes qui sont gardées dans les quartiers populaires comme des semences".

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Selon le gouvernement congolais, un incendie consécutif à un court-circuit serait à l'origine de l'explosion d'un dépôt d'armes et de munitions à Brazzaville. Le drame aurait fait au moins 146 morts.

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Sénégal: affrontements entre étudiants  et forces de l'ordre à Dakar

Des affrontements opposaient mercredi sur le campus de l'université publique à Dakar les forces de l'ordre à des étudiants protestant contre la mort la veille d'un des leurs lors de la dispersion d'un rassemblement de l'opposition par la police, a constaté un journaliste de l'AFP.

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Les incidents ont éclaté lorsqu'un groupe d'étudiants de l'Université Cheikh Anta Diop (Ucad) a voulu sortir du campus pour aller assister dans un hôpital voisin à la levée du corps du manifestant tué, étudiant en Lettres modernes.

Il est décédé des suites de ses blessures après avoir été renversé par un véhicule lors de la dispersion du rassemblement des opposants à la candidature du chef de l'Etat sénégalais Abdoulaye Wade à la présidentielle de février.

Les affrontements, jets de pierres contre gaz lacrymogènes et balles en caoutchouc, se poursuivaient dans l'après-midi.

Quelques dizaines de policiers déployés à deux sorties du campus de l'université tentaient de disperser de petits groupes d'étudiants qui les harcelaient de pierres à partir de bâtiments du campus.

CAN: le Gabon et Aubameyang s'offrent un sans-faute et la 1re place

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CAN: une finale Côte d'Ivoire-Zambie entre le favori et l'invité surprise

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La couleur orange et vert est à l'honneur à la CAN. Les deux équipes qui sont qualifiées pour la finale de la CAN gabonnaise jouent en vert et orange.

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Somalie: l'ONU annonce la fin de plus de six mois de famine

 

Au Nigeria, la hausse du prix de l'essence se répercute partout

 

Egypte: deux morts dans des affrontements police-manifestants à Suez

 

L'ONU met en garde contre une catastrophe alimentaire dans le Sahel

 

Mali: réaménagement du gouvernement, négociations à Alger avec les rebelles touareg

 

Nigeria: six morts et des explosions de bombes artisanales dans le nord-est

 

Un Rwandais extradé du Canada inculpé de planification du génocide

 

Droit d'asile d'un Soudanais: la France épinglée par la Cour européenne des droits de l'homme

 

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La Libye va enquêter sur les cas de torture dans ses prisons

 

Nigeria: les autorités interrogent le porte-parole présumé de Boko Haram

 

Sénégal: Wade qualifie de simple "brise" la contestation de sa candidature

 

CAN: une hiérarchie et des favoris bousculés

 

CAN: retraite internationale pour le capitaine du Burkina Mahamoudou Kéré

 

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Législatives en RDC le camp Kabila obtient la majorité absolue

 

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Sénégal: affrontements à l'université de Dakar et "nouvelle stratégie" de l'opposition

 

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Afrique du Sud: 18 ans de prison pour le meurtre d'une lesbienne des townships

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Le Congo célèbre le 50ème anniversaire de son indépendance.

 

C’est l’heure du bilan.

Fulbert Youlou - 3 ans : mise en place de la première administration post-coloniale

Massamba Dé

bat -  4 ans : début d’industrialisation du pays

Marien Ngouabi – 9 ans : recrutement d’enseignants volontaires et création du PCT

Joachim Yhombi - 2 ans : Vivre durement aujourd’hui pour mieux vivre demain

Pascal Lissouba  – 5 ans : Gestion des guerres civiles à répétition et de la dette extérieure

Denis Sassou Nguesso – 27 ans : à vous de juger

 

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