Après avoir rassemblé autour de lui quelques assoiffés et affamés de pouvoir, je peux dire au risque d'irriter les plus optimistes que c'est cuit pour le Congo.
Le régime voyait dans les revendications de l'opposition véritable, une volonté de mettre le pouvoir au banc des accusés comme en 1992. Or faire le procès de Denis Sassou Nguesso c'est mettre fin à ce qui lui est cher: le pouvoir.
L'argumentation de Sassou Nguesso est toute simple. L'opposition avait demandé des assises avant les élections, nous les avons organisées. L'Upads a été représentée par ses cadres fondateurs: Christophe Moukoueke, Victor Tamba Tamba et autres grandes figures du régime Lissouba (Claudine Mounari, Tsaty Mboungou pour ne citer que ceux là).
Le MCDDI, l'UDR Mwinda Authentique et le RDPS aussi ont répondu présent. Pour le pouvoir, la concertation a eu lieu, la communauté internationale n'a plus à s'inquiéter.
A qui la faute?
L'opposition congolaise doit d'abord s'emprendre au manque de disciple dans ses rangs. Toute fois que le pouvoir a agité son mouchoir blanc, elle se fissure.
Dans ce contexte, il sera difficile que l'opposition congolaise parvienne à faire partir Sassou Nguesso, si ce n'est par un coup de force.
Réclamée par l'opposition, la concertation citoyenne se devait de créer les conditions d'une élection transparente.
Elle constituait le seul espoir d'aller aux urnes à arme égale entre le pouvoir et les partis d'oppositions, elle s'est avérée un camouflet pour l'opposition et pour le peuple congolais, les candidats les plus optimistes au lendemain du passage de Nicolas Sarkozy ont déjà déchanté.
C'est au moment ou l'opposition se pose des questions et cherche désespéramment une issue, que Sassou sur son cheval blanc parcourt le Congo profond.
Il inaugure à tour de bras des infrastructures de propagandes loin des besoins vitaux des populations.
Il a inauguré un aérodrome à Dolisie alors que les vrais dolisiens de l'emprunte pas faute de moyen, un bloc opératoire avec du matériel chinois alors que la population n'a pas de quoi se payer une consultation.
A Nkayi, Sassou va inaugurer une portion de rue d'un kilomètre avec canalisation, alors qu'il n'a pas prévu la collecte d'ordures ménagères dans cette localité.
Il y inaugurera également une école maternelle, notre président a juste omit qu'il fallait des glucosés à l'hôpital de Nkayi.
Quelle était la situation politique avant la concertation citoyenne au Congo?
Sassou Nguesso subventionne les associations et confessions religieuses dans le pays, ces dernières, dans leurs prêches n'ont plus pour refrain que "la paix" retrouvée avec Denis Sassou Nguesso.
Si Denis Sassou Nguesso est l'homme de paix alors d'où viennent ceux qui la menace: de l'opposition bien sur.
En élargissant la concertation à la société civile triée par Sassou, il s'assurait un soutien sans faille. D'ailleurs les grandes confessions religieuses sont quasiment sorties de leur droit de réserve, en pondant un texte commun dans lequel, ils affichaient clairement leur soutien à l'état actuel des choses.
En promettant un gouvernement d'ouverture ou d'union nationale après l'élection présidentielle, Sassou Nguesso s'attendait à un repositionnement de certains membres de l'opposition de manière à semer un peu plus de trouble au sein de cette opposition.
D'une source bien informée, Sassou Nguesso aurait promis l'entrée au gouvernement de Tsaty Mboungou, Miokono, Mampouya et Tamba Tamba, selon la même source Batchi du RDPS et Moukoueke deviendraient Préfets, Milongo de l'UDR Mwinda Authentique secrétaire d'état. D'autres cartes sont en cours de distribution. C'est la rumeur qui courait avant la concertation.
Une haute autorité chargée de la prévention des crises et de la consolidation de la paix serait mise en place au lendemain de l'élection sa présidence serait confiée à la société civile (un prêtre ou un pasteur pressenti pour en être le Président).
Toujours de cette même source, un statut particulier du chef de l'opposition serait créé (sans nous dire sur quel critère ce dernier sera choisi). Voilà que ça sera difficile pour l'opposition.
En vidant la matière de sa substance, Sassou voulait faire passer ceux qui ne participeraient pas à cette concertation piégée comme étant des radicaux. Quelques journalistes congolais étaient chargés de relayer l'information. L'objectif de cette manœuvre était de détourner la communauté internationale de la volonté du peuple congolais de changer de régime.
En tout cas l'opposition républicaine avait perçu le piège tendu par le pouvoir lors de cette concertation. Elle a bien fait de ne pas y assister.
De toute façon leur présence ou leur absence n'aurait rien changé à la détermination de Sassou Nguesso d'aller aux urnes avec de fausses listes électorales, de fausses cartes d'identités, en un mot de faux électeurs et avec la peur dans le ventre.
Que doit faire l'opposition républicaine ?
Les conditions posées par l'opposition pour aller aux élections dans la sérénité, n'ont pas été prises en compte.
Il n y aura pas :
De révision des listes électorales,
De recensement de la population
De mise en cause de la loi électoral
De commission électorale indépendante.
De loi claire sur le financement des partis politiques.
L'opposition ne devrait pas accompagner Sassou Nguesso au urnes, le Président est connu d'avance, il manque juste la mise en scène. Nous ne lui ferons pas ce cadeau.
Tous les partis qui se disent de l'opposition républicaine doivent fondre dans un seul grand mouvement politique.
Faisons table rase de tout ce qui nous a divisé jusque là.
Au nom des milliers de martyrs, morts pour le Congo, au nom de tous ceux et toutes celles qui luttent de l’intérieur comme de l’extérieur, faisons fi de nos divergences structurelles, parlons nation, mouvons nous au sein d’un seul parti et faisons de l’alternance une priorité.
Car 7 ans c'est trop long. Bon nombre d'opposants, surtout âgés, iront gonfler les rangs du pouvoir d'ici 2016, c'est maintenant qu'il faut mettre en place les conditions d'une éventuelle alternance.
Au moment ou nous rédigeons cet article, nous venons d’apprendre que le meeting prévu en fin d’après midi à Pointe-Noire a été interdit au motif que ce dernier n’a pas été autorisé par le Préfet.
De notre correspondant à Pointe-Noire, nous avons appris que Mr Tsaty Mabiala aurait fourni à la presse nationale et internationale, l’autorisation signée par le Préfet du Kouilou, autorisant l'organisation de ce rassemblement républicain.
Ce jeu de provocation est l’arme fétiche de Sassou Nguesso qui veut à tout prix et par tous les moyens pousser tous ceux qui lui disent non en exil.
A cette allure Dzon, Poungui et Kinfoussia seront les futurs ennemis de la paix pour Sassou Nguesso et seront poussés vers la sortie.
Par Joseph Bafoua Nsony