Nicolas Sarkozy, 54 ans, président français, en visite à Brazzaville au Congo le 27 mars 2009 avait effectué avec beaucoup de pep un footing sur le bord du fleuve congo. Très peu de présidentiables à l’élection du 12 juillet 2009 pour la plupart nés vers les années 1940 (Poungui 67 ans, Sassou Nguesso 66 ans etc…) seraient capables d’une telle prouesse sportive sur les Champs Elysées. Quoique… ces derniers, officiellement, prétendent tous être au meilleur de leur forme.
Il y a quelques jours encore, Bongo, dont l’annonce du décès a été faite dimanche 7 juin, se portait encore bien, il était en vie. Démenti par plusieurs ministres, l’information avait, notamment, été réfutée par le porte-parole du gouvernement gabonais : "J’apporte ici et maintenant un démenti formel total (...). Nous nous préparons à recevoir le chef de l'État, même si nous ne sommes pas encore fixé sur la date de son retour", avait affirmé Raphaël N’Toutoume sur les ondes de la radio française France-Info. Le lundi 8 juin c’était officiel. Omar Bongo aura échoué dans son dernier pari. «Personne ne doit chercher à mourir au pouvoir. Il faut arrêter ; vivre un peu le temps qui reste», déclarait récemment le président gabonais sur RFI. Il est finalement mort, lundi, au terme de quarante et un ans de pouvoir, des suites d'un cancer des intestins, nous dit-on !
En Afrique, une omerta a toujours couvert l’état de santé des présidents. Dictateurs ou démocrates, présidents ou potentats, ils ont en commun de souffrir d'affections organiques sévères, souvent incurables. Pourtant, en dépit de leurs maux, ils refusent de passer les commandes et s'enferment, pour certains, dans une inquiétante mégalomanie. Leur maladie ne peut être une affaire privée. Elle engage le destin de la nation, le sort de la région. C'est particulièrement vrai en Afrique Centrale, où les suspicions sont légions. Paul Biya (Cameroun), Idriss Deby (Tchad), Sassou Nguesso (Congo), Teodoro Obiang Nguema (Guinée Equatoriale)… sont tous soupçonnés de souffrir de graves maladies. Mais tous les cachent et n’avouent jamais sa (ses) maladie (s) à ses concitoyens et, continuent à gouverner dans un état de grand affaiblissement. Aucun d’entre eux, n’ose révéler à son peuple qu’il est malade et qu’il se trouverait dans la phase terminale de sa terrible épreuve. Ils gardent jalousement le secret de leur souffrance. Dans ces pays où la maladie relève du fatalisme, l'aveu risque d'ouvrir les plaies des dissensions entre prétendants au trône, d'aiguiser les velléités putschistes de l’armée.
A la veille des présidentielles du 12 juillet 2009. Avec la mort à 73 ans du Président Bongo, c’est plus que légitime pour le peuple Congolais, de s’interroger sur la santé mentale et physique d’une vingtaine d’acteurs politiques congolais désireux de présider et à la destinée du Congo malgré leur agonie celée.
A l’ère de la mondialisation, du nucléaire, et des déchets toxiques l’équilibre physique et psychique des responsables, leur sagacité, leur aptitude à faire face aux situations extrêmes n’ont jamais, n’ont plus, autant compté. Il faudrait donc protéger le Congo, contre les dérives que peuvent occasionner les maladies liées à la vieillesse de nos futurs gouvernants par la pratique de l’information médicale. La maladie du chef de l’Etat, prévue dans la constitution congolaise, doit être respectée et révélée au peuple congolais. Sinon, on pourrait alors se demander, à juste titre, qui sont les décideurs et les véritables détenteurs du pouvoir pendant l’agonie du « chef » ?
En vertu de l’article 58 de notre constitution, la Cour Constitutionnelle, le 20 mai, a désigné un collège de trois médecins. Il s’agit des docteurs Armand Moyikou, Innocent Kocko Et Bénène Ndamba Banzouzi en vue d’examiner l’état physique et mental des candidats à l’élection présidentielle du 12 juillet 2009.
Les présidentiables au Congo, ne sont pas des patients comme les autres. Le collège des trois médecins ne devrait-il pas violer le secret médical et révéler de quoi leurs patients souffrent vraiment, si cet état peut avoir des conséquences néfastes pour un plus ou moins grand nombre de gens ?
Nous ne sommes pas sans savoir le caractère impératif de deux principes fondamentaux de l’exercice de la médecine : 1-« Le médecin ne peut aliéner son indépendance professionnelle sous quelque forme que ce soit.» 2-« Les bulletins de santé inexacts (tendancieux) rédigés et signés pendant sont condamnés sans aucune réserve ».
C’est pourquoi, pour une vigilance républicaine, les Congolais qui se réclament de sensibilités très diverses et qui, ont sur un certain nombre de sujets importants des positions très différentes mais, sur le sujet de la santé mentale et physique de ceux qui aspirent à nous gouverner, ils ont malgré tout en commun un certain nombre de convictions et de valeurs qu'ils entendent réaffirmer avec nous.
Leur attachement au principe républicain et, en conséquence, leur refus de toute dérive du collège de trois médecins s’il venait à délivrer à certains des postulants à la magistrature suprême, des bulletins de santé controuvés à des fins électorales. (Grave danger pour le Congo et les Congolais).
Leur attachement à la justice nationale et internationale, afin de poursuivre ces trois médecins pour non révélation d’une pathologie contraire à l’exercice de la fonction suprême si, le futur président du Congo, venait à mourir d’une maladie qu’ils auraient au préalable pu diagnostiquer. (atteintes involontaires à l’intégrité de la personne. Article 222 - 19 et 222 - 20 du nouveau code pénal), (l’omission de porter secours à personne en danger. Article 223 - 6 alinéa 2 du nouveau code pénal).
Il n’est pas un Congolais qui ne sache que tout avenir nous est bouché si le Congo n’a pas pour le guider non seulement un Etat mais aussi, un chef d’Etat qui en soit capable parce que parfaitement sain psychiquement et physiquement. C’est la condition de tout.
Sur le continent africain, le président se veut l’incarnation du pouvoir. Et son état de sa santé reflète sa capacité à diriger son peuple. Ainsi, au Cameroun, l’avocat général près de la cour d’appel de la province du Littoral, avait déclaré à Pius Njawé, directeur de publication du quotidien Messager, au cours d’un de ses procès : « Monsieur Njawé, même si le président de la République est malade, vous devez écrire qu’il est en parfaite santé ! »
Alors, comment voulez-vous que les Congolais ne puissent pas se demander s’il, n’ y a-t-il pas un malade, parmi les candidats à l’élection présidentielle au Congo apte à nous ‘’jouer’’ le coup de BIYA ou de BONGO ?
"Méfiez-vous des apparences " disait mon grand père.
Wallys KIMBATSA