La politique est une chose tellement sérieuse qu'il est périlleux de la laisser à n'importe qui. Les turpitudes de Madame Lissouba à Oyo donnent une opportunité à Monsieur Sassou de réussir plus que jamais son pari, celui de l'humiliation et de la démystification définitive du symbole démocratique qui est Lissouba. Pour embellir son image souillée par la conquête du pouvoir par la violence, Monsieur Sassou avec l'aide de son épouse avait entrepris des grandes manœuvres qui étaient un secret de polichinelle. Tous les moyens sont mis en œuvre pour accomplir cette sale besogne. La cupidité de NGamassa et de Madame Lissouba, sur fond de l'indisponibilité de Lissouba, a eu raison des velléités de résistances. Ils ont utilisé ce patronyme comme fond de commerce, sans avoir reçu au préalable un quelconque mandat du Président du parti. Il n'y a rien de crédible, des messages, rien que des messages destinés aux militants de l'UPADS sans un seul support vidéo de nos temps. Même Madame Lissouba n'a pas pu faire mieux, c'est du mépris. Comment peut-elle oser dire à Oyo qu'elle porte un message de remerciement de Lissouba à Monsieur Sassou pour lui avoir accordé l'amnistie ? A défaut de se retourner dans sa tombe, Nguila a dû en rire !
C'est invraisemblable ! jamais on ne peut tomber aussi bas, il est vrai que le ridicule ne tue pas, mais peut-on se regarder dans un miroir après tout ça ? Pourquoi aurait-elle honte de jouer son propre jeu, au lieu de prendre en otage certains enfants Lissouba et autres membres de sa famille ? Vous avez constaté comme moi sur Télé-Congo que le jeune fils Lissouba a eu du mal à se rapprocher de Sassou pour lui serrer la main, sans doute la pilule était difficile à avaler. Sa maman lui répétait sans cesse pendant leur voyage que c'était le chemin à suivre
si l'on veut être à l'abri du besoin le restant de nos jours.
Madame Lissouba pourrait rendre service aux congolais et surtout aux militants de l'UPADS en disant la vérité sur l'Etat de santé de son mari. Qu'il ne dispose plus de ses moyens intellectuels et physiques, et que dorénavant, il faudra faire sans lui. Au lieu d'attendre que
Monsieur Sassou le fasse en l'exposant aux congolais un de ces jours. IL faut mettre un terme à cela. Le Président Lissouba n'a rien à faire aux côtés du Président Sassou, celui là même qui mit un terme aux espoirs démocratiques dont il était l'incarnation.
Les raisons de santé et celles qui tiennent à ses convictions, interdisent toute allégeance à ce régime. Par conséquent, il serait injurieux que le Président Lissouba serve de caution morale pendant les festivités du 50 ème anniversaire de l'indépendance de notre pays. Comment les différents dirigeants de l'UPADS peuvent-ils se laisser manipuler par cette dame apolitique, dont nous savons tous qu'elle joue le jeu de Monsieur Sassou depuis toujours ? Elle a oujours fermé la porte aux dirigeants qui souhaitaient rencontrer son époux depuis son exil de Londres et de Paris. Aujourd'hui, elle ose parler de réconciliation après avoir tout détruit.
En fait, elle cache son jeu, sinon, il était plus simple pour elle de se rendre d'abord à Tchimbamba ( Pointe-Noire) pour remercier « Le grand prêtre » Maitre Martin MBERI, celui là même qui avait tout compris dès les premières heures du 15 Octobre 1997. Oyo serait en
toute logique, l'étape suivante.
On aura beau plâtrer et replâtrer, l'UPADS ne serait plus jamais cette redoutable machine à gagner les élections. Il ne retrouvera plus jamais son âme et ce volontarisme d'antan.
L'UPADS ne survivra jamais à son créateur Pascal Lissouba ; comme la plupart des partis, il est la propriété de son Président Fondateur qui a choisi de mourir avec, après avoir crée des divisions entre les cadres, au grand bonheur de Monsieur Sassou. Par ailleurs, ceux qui
étaient censés reprendre le témoin sont tous les hommes du passé. Pour preuve, l'âge moyen des dirigeants de différentes fractions de l'UPADS se situe autour de 65 ans. Un où les hommes prennent de moins en moins de risque. Ce n'est pas en soi l'âge qui est en cause, mais leur pratique politique qui est à mille lieues de l'anoblissement de ce métier. Aucun jeune ne se retrouve dans cette manière de faire de la politique. Les officines de Mpila ont grand intérêt à une réunification de l'UPADS, pour la simple raison que la plupart de ses dirigeants et militants sont sous leur contrôle. La preuve, beaucoup d'entre eux, à
la retraite aujourd'hui, bénéficient toujours de leur salaire, ou sont conseillers à la présidence ou dans tel ou tel ministère. Monsieur Sassou fait du social et ça paie.
De même, tous les exilés, militaires ou civils, rentrés au Congo ont depuis régularisé leur situation dans la fonction publique et même réussi à se faire payer leurs arriérés de salaires de 10 ou 13 ans !
Il n'ya pas meilleur cadeau de la part de Monsieur Sassou. Quelle magnanimité !
Résultat : la reconquête du pouvoir, objectif légitime de tout parti, est dorénavant renvoyée aux calendes grecques. La paix est devenue leur maître-mot dont Monsieur Sassou serait le seul garant.
Nous devons restés fermes avec cette génération d'avant l'indépendance qui a tout obtenu du Congo, mais n'a jamais voulu le lui rendre. La jeunesse congolaise en général et celle de l'UPADS en particulier doit prendre la mesure du problème, et apporter une solution adéquate.
L'indisponibilité du Président Lissouba est un réel problème pour la suite des évènements. Aussi, pour éviter toute spéculation, il serait prohibé à un quelconque membre de sa famille ou membre du parti de négocier quelque allégeance en son nom. Nous devons avoir ceci à
l'esprit : on ne naît pas leader, mais on le devient en prenant des risques inhérents aux activités de lutte et de contestation pour l'avènement d'une société juste et démocratique, tel est notre devoir.
John- Binith DZABA