Pas de miracle économique. La corruption règne en maîtresse absolue. Ailleurs, bien manger c’est le début du bonheur, mais au Congo bien manger révèle d’un exploit olympique tellement la vie est plus qu’impossible. C’est la débine et pourtant, le pays est riche de son sous-sol et de son sol que M. Sassou veut brader aux colons blancs sud africains quel gâchis !
Le peuple vit dans une atmosphère de peur, de suspicion et de découragement. Le Congo est devenu un pays de honte. Nous ne pouvons plus rire des autres pays, nous ne pouvons plus nous enorgueillir de rien, nous sommes devenus des bêtes de proie, affamées et voraces et d’un pedigree obscur.
Le Congo ! C’est une contrée des arsouilles. Les choses et les hommes deviennent de plus en plus fous à cause de la dictature de M. Sassou. Délestage après délestage, le courant aussi est devenu fou.
Vous avez vu comment les gens conduisent au Congo ? Ils paraissent tous en colère. Tout le monde semble avoir pétardé un plomb, tellement dépassé par la situation. Sur un mur de la capitale à Talangaï, il est écrit : « interdit d’uriner ici sous peine de bagarre » Ailleurs, l’on interdit sous peine d’amende, mais au Congo l’on interdit sous peine de bagarre. Voyez-vous comment M. Sassou Nguesso a transformé les Congolais ! Il nous a arraché le masque. Nous aussi, pouvons avoir des dictatures. Nous aussi, pouvons nous entre-tuer. Il nous a rendu tous belliqueux. Nous pouvons nous regarder dans une glace et nous dire : si c’est Congolais, c’est dangereux.
Le Congo est devenu un pays de tous les dangers. Aujourd’hui, même les morts sont en danger à cause de tout ce temps passé sous le régime de M. Sassou Nguesso.
La misère et la pauvreté tuent au Congo. Cette misère révolte tout le monde sauf ceux qui prétendent nous gouverner. La grande majorité de Congolais ploie dans la misère là où, le clan de M. Sassou au pouvoir et quelques étrangers (Chinois, Libanais, Sénégalais etc.) étalent une richesse insolente, moralement et humainement inacceptable. Comment comprendre cela ? Et jusqu’à quand allons nous peuple Congolais accepter de subir cette humiliation de la part de M. Sassou et ses amis ?
Ce qui est plus grave c’est que le Congo aujourd’hui, est orphelin d’avenir par la seule faute de celui-là même qui a écrit : « rien n’est plus grave, pour un peuple, que de perdre foi en son avenir. C’est souvent parce qu’on l’a trompé. » Sassou in ‘’le manguier, le fleuve et la souris’’ P 18.
Les écrits et les faits étant têtus, voilà le ‘’romancier ‘’ M. Sassou pris en flagrant délit de tromperie envers le peuple Congolais et ce, depuis des décennies. Sans scrupule, il veut encore vouloir tromper le peuple Congolais en 2009 voir même en 2016 si Dieu le garde non pas « parce qu'il aurait un tel appétit du pouvoir qu'il ne puisse envisager sa retraite anticipée, mais parce qu'il considère son oeuvre comme incomplète, partielle, inachevée. Une conviction qu'il exprima solennellement il y a peu devant le cercueil de sa fille Édith, à Édou, son village natal et qui, de ce fait, a valeur de serment pour l'avenir… » Nous dit-on !
Voici 25 ans que Sassou Nguesso est à tête de l’Etat congolais. Il considère son oeuvre comme incomplète, partielle, inachevée… Mais en combien d’années de pouvoir Sassou estimera-t-il son œuvre accomplie et sa mission à la tête de l’Etat congolais achevée ? A sa mort assurément !
Nous ne devons jamais perdre de vue que cet homme n’à que trois objectifs dans la vie : le premier est de s’accrocher au pouvoir, le second est de s’accrocher au pouvoir et le troisième est de s’accrocher au pouvoir jusqu’à sa mort. Durant son vivant, son œuvre à la tête du Congo ne sera jamais achevée et le Congo ne sera toujours pas une République encore moins une Démocratie, mais plutôt le Congo restera une Dictature.
Que faire ? Sempiternelle question.
Il faut adopter une stratégie à la fois sans concession sur l’essentiel, mais assez pragmatique pour être efficace et qui, doit se construire autour d’un seul objectif. Obtenir le départ du dictateur.
« Un dictateur n'a pas de concurrent à sa taille tant que le peuple ne relève pas le défi. »"François Mitterrand.
Face à une dictature s’apprêtant à voler des élections, on n’appelle pas les populations au calme. (Meeting à Brazzaville le samedi 18 avril 2009). C’est une faute. On les prépare à la révolution en s’appuyant sur le génie politique du peuple afin de lui donner enfin, une République réellement démocratique.
Encore faut-il s’entendre sur ce qu’est le "génie" politique. Fidel Castro affirme que « le "génie" politique naît d’un peuple qui se rebelle contre l’ordre existant » et il explique que quand il y a eu la Révolution à Cuba, tout un « personnel politique a été balayé » et ont surgi des cadres, des gens compétents, que personne ne pouvait soupçonner. Ce qui se passe aujourd’hui en Amérique latine paraît bien confirmer son analyse. En deux ou trois ans, un personnel politique largement discrédité et qui paraissait incapable non seulement d’offrir une perspective à la crise qui secouait le continent, mais de se renouveler a été balayé. Des hommes de la taille de Chavez, d’Evo Morales ont surgi, ils ont réussi à rassembler leur peuple indépendamment des forces traditionnelles.
En Géorgie, il y a eu la révolution des roses qui a balayé le dictateur Edouard Chevardnadze. En Afrique, plus proche de nous à Madagascar, le dictateur Didier Ratsiraka avait été lui aussi, chassé du pouvoir par Marc Ravalomanana avec l’aide du peuple malgache et lui-même, petit dictateur d’opérette, a été déblayé par un jeune de 34 ans (Andry Rajoelina) toujours, avec l’aide du peuple malgache qui n’accepte plus de voir un dictateur à la tête de Madagascar.
Fidel Castro, insiste sur le fait que « c’est la volonté de rébellion d’un peuple qui produit de tels hommes ». Sans cette volonté, sans cette insurrection populaire, sans cette « indignation » pour faire référence à Spinoza, il n’y aura pas de fondation d’une République réellement démocratique au Congo Brazzaville.
Nous avons là une des clés essentielles de la victoire Fidel Castro, contre la dictature de Batista en 1959. Ce que le Che décrivait comme la symbiose entre Fidel Castro et Cuba.
Reste à espérer l’arrivée d’un ‘’Fidel Castro Congolais’’ ou l’émergence d’un libérateur parmi les vrais opposants à Sassou Nguesso en vue de prendre le commandement de la foule congolaise qui devra et doit converger vers le palais de Mpila ou des plateaux, car le « le génie politique d'une foule n'est que la confiance dans le commandement ». Oswald Spengler.
En cette période, de crise chronique au Congo, un pays est à la dérive, un président illégal au regard de sa propre constitution et pourtant taillée sur mesure pour lui et qui veut s’imposer de force, les conditions objectives qui permettent une mobilisation des couches opprimées d’un peuple pour réussir un changement, pour ne pas dire une révolution sont réunies.
Nous lançons un appel à l’opposition congolaise dite républicaine ou radicale, à la jeunesse, au peuple Congolais notamment, pour entrer dans une résistance civile utilisant tous les moyens pacifiques afin de mettre fin au lent pourrissement de la société et de l’Etat, et d’empêcher toute violence, vers laquelle pousse une dictature irréformable.
par Wallys KIMBATSA