L’informaticien camerounais incarcéré au Congo dépose une plainte pour récupérer une somme de 438 millions Fcfa.
Le 22 septembre dernier, la direction générale de la surveillance du territoire (Dgst) a accusé réception de la plainte déposée par Germain Messanga contre Guy Richard Madzou, « pour fausse dénonciation, faux et usage de faux en écriture, détournement de fonds, vol, menace de mort ». Des copies de ladite plainte datée du 19 septembre « à la haute attention du directeur général de la surveillance du territoire » ont été adressées au directeur du cabinet de la présidence de la République du Congo, au ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation et à l’ambassade du Cameroun au Congo.
En fait, M. Messanga, informaticien camerounais, a été interpellé à sa descente d’avion à l’aéroport de Maya Maya le 11 avril dernier par la police congolaise, au motif qu’il a bloqué et emporté les données du fichier électoral afin de faire échouer l’organisation de la dernière élection présidentielle congolaise. Sa période de garde à la vue à Dgst a duré 101 jours, puis il a été déféré à la maison d’arrêt centrale de Brazzaville le 21 juillet dernier, pour « abus de confiance et vol de disques durs amovibles et de supports magnétiques contenant des données du fichier électoral ».
D’après nos sources, Germain Messanga récuse ces faits et affirme qu’il est victime d’une machination alors même qu’il réalisait « avec succès » le travail confié à son entreprise, Albatres, par les services de l’organe chargé d’organiser les élections au Congo. « Il se trouve que depuis le mois de janvier 2009, l’opérateur Sygelec avait investi tous les sites informatiques, ce sans que la Dgae demande à Albatres de procéder à la réception technique des sites informatiques qu’Albatres exploitaient », explique-t-il dans la plainte dont Le Jour s’est procuré copie. Il précise par ailleurs que jusqu’à son départ du Congo, le 14 mars dernier, sa mission n’était pas terminée et il était dans l’attente de nouvelles sollicitations de la part des autorités congolaises.
La plainte de Germain Messanga fournit en outre des détails sur les différentes opérations frauduleuses de retrait d’argent dans son compte à la Bgfi Bank au Congo. Les 17 et 18 mars, retrait de 90 millions Fcfa par M. Madzou. Le 18 mars 2009, retrait de 48 millions Fcfa par M. Hassan. Le 26 mars 2009, nouveau retrait de 303 millions Fcfa par M. Madzou dont l’épouse est employée dans ladite banque. M. Messanga dont l’incarcération perdure demande à présent que Guy Richard Madzou réponde de ses actes devant la justice congolaise.